Dame suisse sur un canapé de reps vert

Dame suisse sur un canapé de reps vert

Assise, le soir, après de longues promenades à travers le Jura, sur le canapé d'un salon romantique de pension helvétique où elle passe l'été, née à Neuchâtel d'un père calviniste et suisse et d'une mère catholique et française, mariée à un ingénieur chimiste bernois puis à un paysan éleveur de basse Normandie, veuve deux fois après leur disparition par mort violente, belle encore à l'approche de la cinquantaine, sous le masque de pondération qu'elle s'est, depuis l'enfance, imposé d'offrir aux autres, sinon à elle-même, que cache donc Marguerite Droz ?
Et qu'est donc venue chercher ici, dans ces lieux propices à la méditation, cette sensitive ? Cette imaginative fiévreuse, cette passionnée rentrée, n'ayant jamais cessé, au-delà des joies et des chagrins avouables, de cultiver tant d'amours secrètes, insolites (pour une statue, un policier nazi de passage, un jeune Juif de la Chaux-de-Fonds, un officier de cavalerie alémanique) et qui pourrait l'aider à prendre enfin des distances avec elle-même, à se pacifier ?

Je voudrais souligner la beauté du style de Catherine Paysan (...). Ce roman est une admirable leçon de sagesse et de sensualité.
Patrick Grainville, V.S.D.